Vous commencez à être habitués : nouvelles vacances, donc nouveau road trip ! Après le Nord de la Thaïlande, nous prenons la direction du Nord de l’Isaan, une région fascinante de l’est de la Thaïlande. Grimpez sur mon scooter à la découverte du Nord de l’Isaan, face au Laos. Cette grande région va nécessiter deux road trips différents. Du coup, je sais déjà où je vais passer mes prochaines vacances !
Au programme de cette première incursion, 1 700 kilomètres à parcourir en 13 jours avec un objectif : sortir de ma zone de confort. Je me laisse porter par mon intuition et je mise sur l’expérience et l’aventure !
C’est quoi l’Isaan ?
L’Isaan couvre le tiers du pays avec ses 160 000 kilomètres carrés. Cette région est bordée au nord et à l’est par le fleuve Mékong et le Laos et au sud par le Cambodge.
Ses 22 millions d’habitants vivent principalement de l’agriculture et sont pour la plupart originaires du Laos. Incorporée à la Thaïlande en 1935, on y parle encore la langue d’Isan, proche du laotien, et l’anglais est assez rare.
Cette région est la plus pauvre et la plus délaissée par les touristes, malgré la richesse de son histoire. Proche du cœur de l’ancien royaume khmer, on trouve beaucoup de ruines de temples khmers, hindous et bouddhistes.
Elle offre ce que je recherche avant tout : une authenticité véritable. D’où mon impatience de la découvrir en profondeur !
Udon Thani, porte d’entrée vers le Nord de l’Isaan et sa mer de lotus rouges
C’est à Udon Thani que commence l’aventure !
Durant la guerre du Vietnam, Udon Thani est une base américaine et on y trouve beaucoup d’expatriés. Je passe deux jours à visiter la ville et sa province où se mêlent sites archéologiques, temples, monastères et nature.
La visite incontournable à faire ici est le lac de Nong Han. De novembre à février, un spectacle naturel grandiose s’y produit : la floraison de millions de lotus rouges qui recouvrent le lac. Venez tôt le matin avant qu’ils se referment pour se protéger de la chaleur.
Autre particularité : les champs de sel de Ban Dung, un sel réputé dans tout le pays. Après la visite des marais salants, je profite d’un bain bienfaisant salé et chaud (brûlant même !) au Kunnapat Rock Salt Spa.
Mine de rien, je roule sur plus de 500 kilomètres dans cette province de Udon Thani pour aller de site en site !
Le parc national de Phu Kradueng
Avant d’y arriver, on me conseille absolument de faire un arrêt au parc national de Phu Kradueng (la montagne cloche, en thaï). Il est très réputé pour son panorama. Si on est chanceux (ou pas), on peut même tomber sur des chacals d’Asie ou des tigres.
Go, go, go !!!
Son sommet culmine à 1 360 mètres. Pour le gravir, il existe différentes randonnées. Celle que j’emprunte est très raide, avec des parties à escalader. Je ne vous raconte pas les courbatures après, mais cela vaut le coup, car les vues sont époustouflantes.
Le lever du soleil y est parait-il sublime… Pour bien faire, il y a une sorte de camp militaire où je peux louer une tente et tout le matériel nécessaire pour la nuit. Il y a même des petits boui-bouis pour manger ! D’après vous, je reste ou pas ???
Après un réveil glacial à 4 h 30 du matin (rappelez-vous le lever de soleil dans le Triangle d’Or, l’expérience de ce lever du soleil au Phra Nok Aen Viewpoint est tout simplement inoubliable.
Les trésors cachés du Nord de l’Isaan : Phitsanulok et ses nénuphars géants
Une fois redescendue de ma montagne, je me dirige ensuite vers Phitsanulok, après avoir exploré plusieurs sites fascinants du Nord de l’Isaan.
Ancienne capitale du royaume de Sukhothai, elle fut un lieu stratégique durant les guerres contre les Birmans. Malheureusement, elle a perdu toute son authenticité, étant détruite par un gigantesque incendie en 1960.
Elle est célèbre pour le Bouddha Chinnarat, la plus belle statue de Bouddha, dans le Wat Phra Sri Rattana Mahathat. Ce temple est autant visité par les locaux que par les touristes. Bon, en ce moment, avec la Covid, il y a les locaux et une seule touriste, moi !
Sur les rives du fleuve Nan, on y trouve aussi de belles maisons flottantes et un étang aux nénuphars géants. Leurs feuilles peuvent atteindre trois mètres d’envergure et supporter le poids d’un homme de 80 kilos.
L’atout principal de la province est sans nul doute le village de Khao Koh. Dans un paysage de carte postale suisse, le temple Wat Phra Sorn Kaew laisse bouche bée ! Il est unique en Thaïlande avec ces cinq statues de bouddhas assis et sa pagode ornée de cinq millions de mosaïques.
Aussi beau de jour que de nuit, le spectacle est juste magique au lever du soleil. Vous devez absolument y passer une nuit !
Phu Ruea et sa mer de brume au lever du soleil
Au sixième jour de ce road trip dans l’Isaan, me voici dans le parc national de Phu Ruea.
Bon, maintenant, vous savez que je suis une amoureuse des levers de soleil… Eh bien, ça tombe bien !
C’est en effet ici que l’on peut admirer un des plus beaux levers de soleil de toute la Thaïlande. De plus, une mer de brume parfaite recouvre la vallée et se dissipe peu à peu. C’est absolument magnifique.
En montant vers le parc, je vous conseille de vous arrêter au Wat Somdet, un temple bouddhiste construit en teck. Il est juste sublime avec son bouddha couché, sculpté dans du Jade du Mékong. Pour ne rien gâcher, la vue est superbe !
Sur la route pour ma prochaine destination, Chiang Kan, je fais deux pauses que je vous recommande. Tout d’abord, je m’arrête au temple de Wat Pa Huay Lad, très photogénique dans un cadre de dingue. Ensuite, je fais le plein d’adrénaline sur le Sky Walk de Phu Kok Ngew. C’est une passerelle en verre à 80 mètres au-dessus du Mékong ! Je veux sortir de ma zone de confort… Je suis servie !
Chiang Khan, ma ville coup de cœur
Mon prochain point de chute est Chiang Khan, où je vis une étape sublime, presque parfaite.
Avant d’y arriver, je m’arrête à Ban Napanard, où vit la communauté́ ethnique Tai Dam. D’origine chinoise, elle a su préserver sa culture ancestrale, son artisanat, et même sa propre langue.
À Chiang Khan, je tombe sous le charme de sa rue principale, la Chai Khong Road. Ornée de vieilles maisons traditionnelles en bois, elle est calme en journée. Tôt le matin, les moines bouddhistes viennent recueillir les offrandes faites par les villageois. Je participe même à cette expérience inoubliable. Le soir, tout le monde sort pour profiter des coffee shops et des stands de street food. J’adore ces ambiances de marché nocturne.
Je suis aussi fortement marquée par la présence du mythique fleuve Mékong, faisant ici office de frontière naturelle avec le Laos. Long de 4 350 kilomètres, il prend sa source dans les montagnes de l’Himalaya et rejoint la mer de Chine par son delta du Vietnam.
C’est la deuxième fois que je le rencontre. J’adore ce fleuve, car me balader le long de ses berges m’apaise. C’est magique de voir le soleil se coucher et se lever sur ses eaux.
Je passe ensuite deux jours à Nong Khai, principal point d’accès vers Vientiane, la capitale du Laos. Les deux villes sont reliées par le pont Mittaphab Thai-Lao, le pont de l’Amitié. Quelques visites sympas et une guesthouse parfaitement placée au bord du Mékong, le Mut Mee Garden. avec une propriétaire à l’anglais parfait.
Bueng Kan et son impressionnant temple
Je vous le dis tout de suite, Bueng Ka est ma province préférée de tout ce séjour. Dernière-née des provinces thaïlandaises, elle abrite plusieurs lieux de cultes surprenants, où le bouddhisme et la nature s’entremêlent.
Quasiment aucun touriste n’y va… Moi, si… Et qu’est-ce que je fais bien de suivre mon intuition ! D’ailleurs, les habitants hallucinent de me voir débarquer en scooter et sac à dos ! Ils ne voient déjà pas beaucoup de touristes thaïlandais… Alors, une occidentale toute seule…
Au début de ce récit, je vous parlais de l’anglais, assez peu parlé dans l’Isaan… Ici, c’est le néant. Il est très difficile de se comprendre… Je suis très loin de ce que veut dire le mot vacances pour la plupart des gens… En plus d’être en solo, je suis maintenant isolée également dans la communication avec les locaux.
C’est un vrai challenge pour moi et je suis vraiment loin de ma zone de confort. En même temps, c’est ce que je voulais, non ?
Le plus impressionnant temple de Thaïlande
La ville de Bueng Kan est tranquille au bord du Mékong, mais c’est surtout en dehors de la ville que tout se joue. En effet, on y trouve le temple Wat Phu Tok.
Dans un cadre de folie, c’est le temple le plus spectaculaire de tout le pays. Sur sept niveaux de passerelles à flanc de montagne, les sensations sont garanties. Sur les planches en bois au-dessus du vide, je vis des moments pas évidents.
Fière et émue d’avoir accompli ce défi et de m’être dépassée, je profite d’une vue incroyable au sommet. Ce septième niveau, c’est comme le septième ciel !
Nakhon Phanom et Sakon Nakhon pour finir
Nakhon Phanom, aux portes du Laos et du Vietnam
Cette cité a un mélange de culture laotienne et vietnamienne. Proche du Vietnam, beaucoup de Vietnamiens y sont arrivés, fuyant l’Indochine française et la guerre. D’ailleurs, parmi eux, un certain Hô Chi Minh.
Toujours de nombreux temples à voir dans la région et, au sein de de Nakhon Phanom, je visite :
- la maison du gouverneur, de style colonial,
- l’horloge construite par la communauté Vietnamienne en 1960,
- le musée de l’Indochine,
- un marché de nuit très sympa dans la rue Walking Street,
- la jolie église St Anne (eh oui, cela existe en Thaïlande).
Sakon Nakhon et la fin de ce road trip
Pour les deux derniers jours, c’est la province de Sakon Nakhon qui m’accueille.
C’est une région très traditionnelle et propice à la méditation. Des moines vénérés viennent faire leur retraite dans des temples cachés en forêt. On peut y visiter l’emblématique Wat Phra Tat Choeng Chum et le temple perché Wat Tham Pha Daen.
Voilà, je suis revenue à Udon Thani, où mon avion doit me ramener à Phuket. J’espère que vous avez aimé comme moi ce périple dans le nord de l’Isaan.
Je vous donne rendez-vous lors de mes prochaines vacances afin de découvrir le reste de cette partie du pays si particulière
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